Nous partons maintenant pour la tournée des grands parcs de l’Arizona et de l’Utah. Nous découvrons le désert et sa chaleur qui ne cesse d’augmenter. La route est droite et le décor aride et désertique. Nous tombons même sur une ville fantôme, mais où sont les cow-boys ?

La température ne cesse de monter.  Nous n’en pouvons plus et décidons de nous arrêter dans un camping pour deux jours, avec la piscine.

 

 

Nous découvrons alors que pour un tout petit détour, nous pouvons passer par la vallée de la mort. Apres une visite éclair d'un village fantôme, nous voilà en route. Plus nous nous approchons et plus la température augmente. Nous espérons qu’avec la tombée de la nuit le frais arrive. Mais pas du tout. Nous arrivons à 20 h sur un camping au cœur du parc et nous y sommes seuls. Il fait nuit noire et la température stagne à 40 degrés Celsius. Il fait quand même 56 degrés au sol ! Nous branchons notre tuyau d’arrosage et nous nous arrosons tous les quarts d’heure. Nous sommes obligés de mettre des dessous de plat sur la table à pique-nique en aluminium pour protéger notre léger souper de la chaleur qu’elle dégage. Comme nous n’arrivons pas vraiment à dormir, nous repartons très tôt le matin pour voir les deux ou trois beaux sites dans le coin. Nous buvons des litres d'eau sans jamais aller les éliminer. Je me retrouve recouverte d’une fine pellicule de sel sur la peau comme si je sortais de la mer. Nous comprenons vite que nous ne pourrons pas passer la journée, alors nous enchaînons des dunes de sable, un lac salé et un point de vue dans la matinée et nous fuyons cette fournaise déjà à 43 degrés Celsius à 11 h du matin. Après seulement 18 h passées dans ce parc, nous en gardons un souvenir inoubliable. Nous espérons bien ne plus jamais rencontrer des températures aussi extrêmes. Après renseignements, nous apprenons qu’au plein mois de juillet, un ultra marathon est organisé seulement pour 100 coureurs triés sur le volet.

 

 

 

 

 

 

 

Se croyant des héros d’avoir supporté ces conditions extrêmes, nous filons sur Las Vegas où là, nous avons réservé un hôtel. Youpi, on va profiter de la clim et de la piscine ! Effectivement, nous ne sommes pas déçus et barbotons un bon moment avant de nous écrouler de fatigue. On verra à demain la visite de Las Vegas by night ! Une bonne nuit de repos et nous passons une journée de farniente à la piscine. Le soir venu, nous partons à la découverte de cette ville unique en son genre. Tout est lumières et éclats. Cette ville artificielle ne dort jamais et bien entendu on y trouve des centaines de casinos. Les hôtels ont tous des décors extravagants et certains offrent des spectacles gratuits régulièrement. Nos trois gars sont vite tannés de se promener dans la ville. Nous continuons notre route le lendemain sans avoir joué un seul penny au casino.

                        

 

                

Nous traversons bien sûr le barrage de Hoover, sur le fleuve Colorado, à la frontière entre le Nevada et l’Arizona. C’est un des plus grands barrages des États-Unis. Nous avons l’occasion de rouler dessus et nous sommes très impressionnés par tant de puissance. Nous nous retrouvons assez vite sur la fameuse route 66. On pense à tous nos copains motards qui rêveraient d’y être. C’est assez drôle d’y voir plein de magasins loufoques avec des décors de western.

 

 

Nous sommes à présent sur un immense plateau aux environs de 2500 m d’altitude. Nous rentrons dans le parc du Grand Canyon sans rien apercevoir. C’est effectivement derrière une barrière d’arbre que nous tombons sur cette merveille de la nature. Comme nous sommes le soir, nous assistons au coucher du soleil sur le canyon. Merveilleux, à couper le souffle. Les places dans les campings sont un peu rares alors nous sommes obligés de changer tous les jours de camping. Les animaux sauvages sont partout autour de nous. Nous restons 5 jours à faire pas mal de randonnées, ensemble ou seuls parfois. Un système d’autobus gratuits est mis à disposition des touristes pour éviter d’utiliser son véhicule. C’est génial et très pratique. David part un matin très tôt pour assister au lever du soleil. Un paradis pour le photographe amateur qu’il est. Le lendemain, il décide d’emmener Mathéo faire une très grande randonnée d’une journée pour descendre dans le canyon. Ils reviennent enchantés et fatigués. Pour pouvoir aller jusqu’au fond du canyon, il faut minimum deux jours, un bivouac d’une nuit et transporter sa nourriture, son eau et ses déchets sur tout le trajet. Pour nous ce sera pour une autre fois ! Nous repartons enchantés d’en avoir pris plein les yeux !

 

 

 

                  

  

 

 

Encore des routes dans le désert qui nous mènent par hasard dans la ville de Page. C’est avec une grande joie que nous trouvons une plage, en plein milieu du désert ! Page est une ville très récente, fondée en 1957 pour abriter les travailleurs et leur famille, lors de la construction du barrage de Glen Canyon sur la rivière Colorado. Il y a donc, d’un côté du barrage, le lac Powell dans lequel nous nous baignons et de l’autre, le fleuve Colorado qui s’enfonce dans des canyons. C’est très impressionnant de voir un lac au milieu du désert. Grâce à la visite de l’intérieur du barrage, nous découvrons la salle des turbines et au pied du barrage un terrain gazonné. On nous explique qu’ils ont mis de la terre sur les grosses canalisations qui traversent le barrage, pour éviter les coups de bélier. Mais comme la terre partait en poussière à cause des vibrations, ils ont pensé à y planter du gazon. Nous nous sentons bien dans cette ville et y restons 5 jours. Nous nous retrouvons même à visiter un *slot canyon* (canyon très mince et asséché, sauf par jours de pluie) nommé Antilope Canyon, dans une des nombreuses réserves indiennes Navajo du coin. Nous prenons l’excursion en gros pick-up 4×4 avec un chef navajo pour conducteur. La piste pour y accéder n’est que du sable et nous rigolons bien des soubresauts que l’on subit. Nous découvrons un endroit superbe. Nous n’osons pas parler fort. Nous avons l’impression d’être entourés d’une sorte de magie indienne. C’est un régal pour les photographes. Notre chef Navajo nous donne même un petit concert avant de repartir à la nuit tombée.

 

 

 

                   

 

                 

                 

 

Notre prochain parc est celui de Zion. À l’entrée du parc, nous comprenons que vu notre taille, la circulation sous le tunnel va devoir être arrêtée pour notre passage. Nous n’y restons que trois jours, car les campings sont tous pleins. La première soirée, nous la passons à récupérer du bois pour faire un super grand feu. Trop drôle de voir Mathéo et David tomber plusieurs fois dans la rivière avec le bois. Mais leurs efforts sont récompensés et on a droit au plus beau feu de camp depuis notre départ. Et une rando de plus, le lendemain, au fond d’un canyon. Les gars en profitent pour grimper partout et se défouler dans la rivière. Pris dans des sables mouvants, nous sommes tranquilles un moment !

 

 

 

 

                 

Et au suivant ! Bryce maintenant. Je dirais que c’est probablement mon préféré, mais d’une petite coche seulement. Cela vient sûrement de la merveilleuse ballade appelée “Navajo loop”. Déjà sur le guide du parc, ils en parlent comme “la plus belle balade de 2 miles au monde”. C’est pour dire. Et “un plus au monde” de rajouté à la liste ! On a vraiment l’impression d’être sur une autre planète. Tout ce qui nous entoure est dans les tons d’ocre orangé. Un vrai plaisir pour les yeux. Il y a encore une fois de quoi grimper pour les gars, alors nous lâchons les fauves.

Dans les semaines entourant notre départ, plusieurs médias se sont intéressés à nous. Beaucoup de personnes nous ont alors écrit via notre blog. Nicole et Marcel, un couple de retraités québécois font partie des plus fidèles. Nous avons échangé pas mal de messages et comme ils sont en visite à Bryce, nous en profitons pour passer du temps avec eux et jaser voyage. Nous espérons bien les revoir en France, car ils ont de beaux projets là-bas. Un des grands plaisirs du voyage, c’est les belles rencontres que nous y faisons.

 

                 

                 

                

 

 

En chemin pour Escalente, après un petit arrêt photo humoristique, nous nous arrêtons faire un géocaching (chasse au trésor grâce au GPS) dans le Red Canyon. C’est au pied d’un arbre à pierre que nous le trouvons. La ville d’Escalente n’a pas de parc national, mais nous avons découvert, après quelques recherches qu’il y avait dans sa région, des “slots canyons”. Des canyons tellement minces qu’il est parfois difficile d’y circuler. Cool faut qu’on aille voir! Dommage pour y arriver il faut se taper 42 km de piste genre “tôle ondulée”. Ouille les amortisseurs! Nous le faisons en deux étapes et dormons encore une fois dans une zone interdite au camping, mais qui viendrait nous déloger au milieu du désert ? Les garçons en profitent pour jouer à cache-cache entre les différentes formations rocheuses. De bon matin, nous repartons sur la piste et les garçons se régalent, chacun leur tour, à conduire le MACC. Nous suivons pas mal des indications prises sur un blog d’autres voyageurs, car il n’y a pas vraiment d’indications précises. Nous arrivons enfin. Nous devons laisser sur un avis de passage, notre heure de départ et notre numéro de plaque d’immatriculation. Des fois que l’on ne revienne pas ! Nous partons super excités. Et bien nous ne sommes pas déçus. Nous arrivons au premier slot canyon et déjà nous devons nous entraider pour grimper à l’intérieur. Plus nous avançons et plus les parois se rétrécissent sur nous. Les gars sont tellement excités qu’il faut les retenir de partir seuls. Nous avons même droit à un “c’est bien mieux que les jeux vidéo ça”. Alléluia ! La récompense suprême pour des parents. À la sortie, nous avons droit à des “déjà fini ?”. Nous décidons donc de continuer même si il nous faut faire une demi-heure de marche sous un soleil de plomb. Le deuxième slot canyon est encore plus serré. Nous devons enlever nos sacs à dos et souvent nous porter entre nous pour pouvoir passer des grands obstacles. Après 4 heures d’une super randonnée, nous revenons épuisés. Je ferme la marche et traîne la patte, je suis allée au bout de mes forces et la dernière grimpette m’achève. Clément est un vrai champion, franchement à 4 ans faut le faire ! Nous n’avons même pas le temps d’enlever nos souliers qu’une petite tempête de sable suivie d’une forte pluie s’abattent sur le MACC. Nous retournons dormir à la même place que la veille. Nous rencontrons un photographe amateur qui fait des photos du coucher du soleil. Comme il revient le lendemain matin, David lui propose de prendre le petit déjeuner avec nous. Dommage il pleut des cordes. On prend alors bien le temps de jaser et d’échanger des infos.

        

 

 

 

                 

                 

 

 

Aller c’est reparti des derniers km de “tôle ondulée”. Clément reprend le volant en klaxonnant comme un petit fou quand soudain une voiture s’arrête a coté de nous et 3 Français en descendent tout surpris de voir un camping-car français dans les parages. Évelyne, Éric et Manu sont en visite dans la région pour 2 ou 3 semaines, mais rêvent de faire comme nous. Nous discutons donc une bonne demi-heure au milieu de la route déserte. On se sépare en échangeant nos emails et depuis nous restons en contact.

En route pour le parc des Gobelins, nous passons par des petites montagnes et notamment un col ou nous décidons de profiter de la vue en dînant. Malheureusement, une tempête de grêle nous surprend et David reste seul, attablé avec son assiette de spaghetti à la sauce. De temps en temps nous croisons de beaux spécimens de caravane “made in America” bien sûr ! Et nous revoilà encore une fois dans un désert. Après avoir attendu la décrue d’une petite rivière, nous dormons à la “sauvage” dans ce paysage magnifique. Nous allons visiter le lendemain le parc des Gobelins. Ce sont des formations rocheuses érodées qui ressemblent à des personnages imaginaires. Nous faisons croire à Clément que les gobelins se réveillent la nuit pour s’amuser et faire la fête. Ça devient ses meilleurs amis ! Alors les enfants grimpent, sautent et se cachent pendant quelques heures.

 

 

 

 

 

         

 

 

Puis nous repartons pour le parc national d’Arches. Nous faisons de belles randonnées pour voir ces fabuleuses arches naturelles. David se lève même très top un matin pour assister à un lever de soleil sur une arche. Petite anecdote sur ce moment-là : David part à la nuit, bien avant le lever du soleil bien sûr. En même temps que lui, un couple de Chinois avec un gros sac-poubelle s’engage sur le sentier. Il faut une bonne heure pour atteindre la fameuse arche et à plusieurs reprises David qui a une lampe, leur indique le chemin, car ils se perdent facilement. Arrivé à destination, David installe son trépied et remarque que les Chinois disparaissent derrière un bosquet. Ils reviennent quelques instants plus tard, habillés en mariés pour se prendre en photo sous l’arche au lever du soleil. David et les autres photographes présents n’ont donc pas eu l’arche seule, mais que voulez-vous, les jeunes mariés avaient bien mérité ce moment pour eux ! Comme le camping dans le parc est plein plusieurs mois de suite, nous trouvons à dormir dans un petit camping le long de la rivière Colorado. Sa couleur est rouille est très typique.

 

Cette fois, nous terminons notre tournée des parcs par Monument Valley, lieu des westerns de John Wayne. Nous n’y restons qu’une seule nuit, car l’accueil des Indiens n’est pas ce que l’on appelle des plus chaleureux. Nous assistons quand même à deux beaux coucher et lever de soleil sur cette vallée mythique. Il ne manquait plus que Lucky Luke.

Voilà, fini les parcs, à nous La Nouvelle-Orléans en Louisiane. Pas tout à côté me direz-vous, mais qu’est-ce qu’un petit détour de 1100 km pour des grands voyageurs comme nous ? Nous passons une après-midi et une soirée dans le quartier français. Comme c’est un samedi, nous assistons à plusieurs défilés de mariages dans les rues. C’est la tradition et les gens dans les rues lancent sur les cortèges des dizaines de colliers en plastique. Clément s’est donc fait une joie d’en rapporter. Ce quartier est très festif et ce qui nous interpelle le plus c’est de voir tout le monde avec un verre à la main. Beaucoup de groupes de jazz sont installés dans les rues et les passants dansent ou chantent. Nous goûtons à plusieurs plats cajuns dont nous n’avons malheureusement pas retenu les noms. Tous sont à base de riz et délicieux. Plusieurs enseignes ou panneaux en français viennent nous rappeler un peu l’histoire de cette ville. Le reste de la ville est encore bien marqué par le passage de Catrina, beaucoup de maisons sont à l’abandon et pas mal de quartiers ne sont pas sécuritaires.

 

 

 

 

En quittant La Nouvelle-Orléans pour aller à Houston, nous roulons sur un marais de 60 km de long. L’autoroute est construite sur des pilotis en béton. C’est impressionnant. Un arrêt casse-croûte et nous y voilà.

Pas possible d’ignorer le centre spatial avec 4 gars. La visite nous prend la journée. Nous sommes accompagnés pour la visite de la fameuse salle de contrôle du célèbre : “Houston, nous avons un problème”. On se sent au cœur de l’histoire de la conquête spatiale. Et encore une fois c’est comme dans les films ! On nous accompagne aussi pour la visite de la fusée Saturne V, celle qui avait été conçue pour la mission Apollo 18, mais qui n’a jamais volé, car le programme a été interrompu. Nous passons également par le laboratoire de recherche et développement. Nous pouvons passer par la zone d’entrainement des astronautes. Nous y voyons les prototypes d’engins d’exploration lunaire et la prochaine navette Orion. Nous terminons notre journée dans l’immense musée interactif où les enfants ont même l’occasion de boire de l’urine recyclée ! Avant de quitter Houston, nous en profitons pour enfin faire imprimer notre adhésif de présentation à coller sur notre MACC.

 

 

 

 

Nous filons sur San Diego pour finaliser notre préparation avant le passage au Mexique. Nous faisons réparer un “pet” sur notre pare-brise et faisons le plein de guides d’Amérique centrale et du sud. Voilà nous sommes fin prêts ! Nous dormons le long de l'autoroute juste avant la frontière du Mexique.

Ca y est , c’est le jour tant attendu et redouté est arrivé. Nous sommes un peu stressés, car nous quittons les pays “calmes” pour l’inconnu des pays dits “dangereux”. Nous nous levons tôt pour passer de bonne heure a la frontière de Laredo. Je suis fièrement au volant du Macc, sur l’autoroute à environ 10 km du poste frontière quand, comme dans les films, une voiture de police toutes sirènes allumées, me rattrape et me fait me garer. Zut alors, en 11 ans sur le continent Nord-Américain, je ne me suis jamais fait arrêter! Deux bagnoles rien que pour moi en plus. Mais qu’ai-je donc fait ? En bons policiers américains, ils me font descendre du véhicule et m’éloigner des voies de circulations (quand même dangereuses, car on est au plein milieu de l’autoroute !). Le stress jouant contre moi, j’en perds mon anglais. Et bien sûr pas moyen de faire venir David vers moi: ouh lala, interdit ma bonne dame ! Je finis quand même par comprendre que je n’avais pas réduit assez ma vitesse lorsque j’ai dépassé une auto de police en train de contrôler une voiture. Ben je ne le savais pas alors je suis honnête et je m’excuse. Ils me font promettre de ne pas recommencer. Non non non, monsieur l’agent je ne recommencerai pas. Et là, commence une drôle de conversation avec l’un des policiers alors que l’autre interroge David par la fenêtre. En fait, ils nous posent les mêmes questions à l’un et à l’autre, mais séparément. Ils veulent savoir précisément le but de notre voyage. Oups, quand ils comprennent que nous allons passer la frontière mexicaine, nous avons droit à tout un sermon sur les grands grands dangers de ce pays avec des chiffres à la clé ! Mathéo qui comprend l’anglais n’est pas très rassuré. Enfin, ils nous laissent partir après nous avoir fait tous sortir du Macc pour inspection. Nous repartons sans amende malgré un feu arrière grillé et ma mauvaise conduite !

Conclusion: En juillet, à Detroit, ils nous avaient retenus une heure au poste de douane parce qu’ils voulaient tout savoir de notre séjour “douteux” aux États-Unis (et pas toujours très courtois en plus), et maintenant, ils ne veulent plus nous laisser sortir !!!!!

Voilà, ce fut un plaisir pour moi d’écrire ces deux articles, mais David est déjà très impatient de reprendre. Alors peut-être à dans quelques mois !