Déboires au Bélize

D'après notre plan, le passage au Bélize devait se faire rapidement, juste un transit pour aller au Guatemala. Mais bien qu'Hannibal dise « J'aime quand un plan se déroule sans accroc », il arrive parfois qu'il y ait des imprévus…

Le Bélize est un tout petit pays, grosso modo 300km de long sur 100km de large, et il fait tout naturellement partie de notre itinéraire, car il se trouve entre le Mexique (au nord) et le Guatemala (au sud). C'est un pays un peu particulier, en premier, car c'est la seule nation d'Amérique Centrale dont la langue n'est pas l'espagnol, mais l'anglais (ça m'arrange…). C'est aussi une nation caribéenne, ou l'on voit clairement que les habitants sont plutôt de type afro-américain que hispano-américain. Et enfin, avec ses 330,000 habitants, il est l'un des moins peuplés de la région…

Histoire de bien commencer, nous présentons à la frontière avec un jour de retard: en effet, lorsque nous avons voulu quitter notre dernier bivouac mexicain, un joli voyant rouge s'est allumé sur le tableau de bord: panne d'alternateur !Panne alternateurPetite explication pour les non-mécanos (dont je suis), l'alternateur est une sorte de grosse dynamo entraînée par le moteur via une courroie, et dont le rôle est de fournir de l'électricité au moteur, de recharger la batterie du moteur, et dans le cas des camping-cars, de recharger les batteries de la cellule d'habitation. Si votre alternateur est en panne, eh bien, votre moteur va continuer de fonctionner un temps en pompant sur la batterie, et ensuite c'est la fin, l'arrêt complet, bref, la panne complète au milieu de la cambrousse bélizienne: pas un bon plan.

Nous payons donc une journée de stationnement supplémentaire, une journée passée différemment pour chacun d'entre nous: pour Mathéo et Jules, piscine, et ils font chacun plus de 2km de longueur de piscine! Pour moi, à l'ombre sous le camping-car pour démonter le câblage de l'alternateur et le nettoyer du mieux possible.

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J'applique ma technique favorite pour réparer un ordinateur:  tout éteindre, tout démonter, tout nettoyer, tout remonter, tour rallumer. Et ça marche ! Plus de voyant d'alternateur !

Ok, ca paraît un peu facile dit comme ça, et cela nous donne la désagréable impression que 1) l'alternateur est en train de nous lâcher, ou bien 2) le fameux climatiseur installé à grand peine au Mexique (qui est greffé sur la courroie d'alternateur) fout le bordel quelque part.

Enfin bon, quand ça marche il ne faut pas faire les difficiles : direction la frontière !

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Comme nous avons été bons élèves, nous nous sommes un peu renseigné à l'avance sur les formalités, et pour une fois cela se passe comme prévu: coté Mexique, faire tamponner les passeports de la petite famille et faire annuler le permis d'importation temporaire de Macc. Coté Belize, eh bien, exactement l'inverse: tamponner les passeports et faire établir un permis d'importation temporaire ! Comme les démarches béliziennes se passent en anglais, c'est un peu plus facile pour nous. Seule bourde, nous avons oublié de passer à la « désinfection phytosanitaire obligatoire du véhicule », le douanier nous fait donc reculer à côté d'une petite cabane ou un préposé nonchalant se contente de pulvériser grossièrement les bas de caisse avec un alcool quelconque… Ça ne va pas chercher très loin.

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Youhou ! On est au Belize ! Au programme de la journée, 250km pour traverser le pays et dormir à San Ignacio, juste avant la frontière du Guatemala.

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Notre problème avec l'installation du climatiseur au Mexique nous a sérieusement mis en retard sur notre agenda, et il nous tarde de rejoindre le Guatemala que nos amis Geneviève et Karim nous ont tant vanté: nous avons donc décidé de « zapper » le Belize et de le traverser en y faisant peu de visite. Mais, mais, mais, le Belize en a décidé autrement !
En effet, plus nous avançons, plus nous avons un grincement métallique quand nous tournons à gauche. Ma formation mexicaine accélérée en mécanique de climatiseur automobile (= ce je j'ai appris sur le tas en regardant le Mexicain bricoler) me dit que c'est le ressort qui stabilise la clim qui est à retendre. Mais 15km avant d'arriver, bling blang boum, on entend quelque chose cogner tout le long entre le bitume et le plancher du camping-car. Allez, j'essaye de jouer l'optimiste et j'essaye de me convaincre qu'il ne s'agit que d'une pierre. Mais au premier virage, craaaaac ! Le bruit n'est plus un grincement, mais un vrai cognement. Inspection rapide au bord de la route: je ne vois rien, et il commence à se faire tard, alors nous continuons à vitesse réduite jusqu'à la ville, et nous nous installons dans un petit terrain de camping gazonné.

Au petit matin, je me glisse sous le moteur, et je me rends compte que les 2 boulons installés par le mécano mexicain ont cassés net, et l'ensemble clim-alternateur n'est maintenu que par la tension de la courroie: un vrai petit miracle que tout ne soit pas tombé sur la route en marche. Cela me prendra 3 jours pour extraire les boulons cassés avec les moyens du bord: Ce n'est déjà pas une tâche facile quand vous êtes à l'atelier, bien éclairé avec les bons outils, alors essayez couchés dans l'herbe humide au milieu des moustiques, avec une lampe frontale et le peu d'outils que vous avez apportés avec vous en voyage, tout en essayant de vous contorsionner sans vous déboîter le coude pour atteindre les boulons…. Notez bien que j'ai bien essayé de recourir au garagiste du coin, mais un 30 décembre, avec les festivités du Nouvel An qui s'en viennent, il m'a simplement annoncé qu'il viendrait voir dans 5 jours …. peut-être !

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Notre réveillon du jour de l'an sera donc bien tranquille, petit repas et au lit, Orlane a juste ouvert un oeil à minuit pour voir les feux d'artifice tirés depuis la place du village, à deux pas. Rien de bien folichon !

Les journées avancent tranquillement, au rythme (lent) de mes progrès mécaniques et de nos visites à pied au village, occasion de nous réapprovisionner et en apprendre un peu plus sur le Belize et ses habitants.

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3 jours plus tard, boulons réparés, le plein d'eau et de carburant fait, nous repartons donc de bon matin vers le Guatemala, laissant derrière nous un pays au demeurant intéressant et accueillant, mais que nous connaîtrons peu (c'est aussi la raison pour laquelle cet article est si court). Par contre, j'ai beaucoup progressé en maniement de clé à molette !

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6 réflexions sur « Déboires au Bélize »

  1. David "MacGyver" Auer. C'est comme ça que je te décris à tout ceux qui veulent entendre tes péripéties 🙂

     

    Continue de donner des nouvelles. J'aime savoir que vous êtes en vie et que tout se passe bien (dans l'ensemble).

     

    Alex

  2. salut les amis! que d'aventures ces derniers temps! rien que de lire je suis épuisée pour vous! après cela vous tenterez les camps commandos non? C'est à la mode chez nous petits français. Moi aussi je me prépare à une grande aventure: trois jours de classe verte dans les Vosges avec 43 enfants! Alors on fait moins les malins hein! En tout cas, continuez le voyage gardez le moral, on pense à vous et on vous soutient (même si pour les réparations cela ne sert à rien…) gros gros bisous A+ la famille Loichot

  3. Bonjour David et Orlane!

    L'année "scolaire" tire  sa fin. les enfants partent les uns après les autres en vacances  ou en stage à gauche à droite…ce qui me laisse un peu plus de temps pour enfin vous relire! le 18 juin dernier, j'ai pensé à vous particulièrement…et suis allée sur votre site voir où vous en étiez!

    Vos articles sont magnifiques, vous progressez sur lesroutes du  monde avec un courage qui m'épate et je suis bien contente de vous savoir  en forme que malgré les péripéties nombreuses que vous avez eues à contourner ces derniers mois.

    À bientôt  , pour la lecture de vos nouvelles découvertes et merci de nous faire partager toutes ces merveilles.

    Bises  tous les 5

    Françoise

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