Tic et Tac, sans Tac...

Le parc de Jasper et autres ouesteries

« Ouesteries » étant bien sur un mot que je viens d’inventer pour décrire toutes les péripéties de notre expédition dans l’Ouest canadien et américain…

Après nos aventures dans le parc de Yellowstone, la barre était placée haute : les ours et autres bisons, les phénomènes volcaniques ainsi que l’immensité de la nature sauvage nous avaient mis dans une ambiance très nature et, pour tout dire, nous donnaient le sentiment d’être parmi les premiers pionniers présents sur ces terres.

Mais quand vous êtes en voyage, vous faites des rencontres, d’ailleurs n’est-ce pas un but premier du voyage ? Et des rencontres croyez-nous, vous en faites beaucoup quand vous vous déplacez avec Macc, un camping-car de marque fiat immatriculé en France ne passant pas inaperçu. Bref, de ces rencontres, nous avions appris beaucoup de bien à propos des parcs de Banff et Japser, qui se situent à cheval entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Semblerait-il qu’on y croise des ours à ne plus les compter, et que la nature y est encore plus sauvage, car les parcs sont en plein dans les montagnes rocheuses que nous devions traverser de toute façon. Difficile donc de ne pas s’y arrêter en chemin…

Alors c’est parti! On roule, on roule.

On the road again !

Avec parfois quelques visites imprévues, par exemple dans la ville américaine de Great Falls où pas mal tout tourne autour de la base militaire proche. Et tiens donc, elle se visite! Avec une belle collection d’avions de chasse, ça ne se manque pas, et certains seront ravis. En prime nous avons même eu un petit cours sur comment construire et lancer un missile nucléaire balistique. Bon, d’accord, on se couchera moins bête ce soir, mais ça m’étonnerait que cela nous serve dans l’immédiat.

Maverick numéro 2Allez, on va faire un tour ?

 

Et hop, retour sur la route. Il fait chaud? Pas de problème, voici une petite rivière, les locaux s’y baignent donc ça doit être correct. Il y a même une corde pour se jeter à l’eau, les enfants adorent.

Et voici Tarzan !et mini-Tarzan !Monsieur sait se montrer photogénique ...

Bon, repasser au Canada, c’est bien, mais il y a cependant quelques écueils. Le premier étant … les douanes canadiennes! Car il faut savoir que n’importe quel touriste étranger peut rentrer au Canada avec son véhicule personnel, ce qui signifie une entrée rapide et sans questions. Le problème est que nous ne sommes pas « n’importe quel touriste », car nous sommes également citoyens canadiens. Et là, ça se complique, car un Canadien n’a lui uniquement le droit de faire entrer un véhicule qui se doit d’être soit canadien, soit américain. Bref, une famille canadienne avec un véhicule français, ça ne passe pas, et croyez-nous, nous avons tout essayé lors de nos longues discussions au téléphone avec les douanes : « mais nous sommes français aussi, donc touristes en quelque sorte », « mais le véhicule ne fait que passer et ne restera pas sur le territoire canadien », « mais puisqu’on vous dit qu’il n’y a très peu de cocaïne cachée à bord » … heu non la dernière on ne l’a pas faite…

En tout cas, sur le papier, impossible de rentrer au canada, alors qu’est-ce que nous avons fait ? Eh bien, nous avons tenté notre chance, nous nous sommes pointés à la douane tout simplement, expliqué au douanier souriant notre tour du monde et nos 2 nationalités, et nous sommes passés en moins de 5 minutes. Comme quoi parfois on se fait beaucoup de soucis pour pas grand-chose. De toute façon il faut relativiser, ce n’est probablement rien en comparaison des douanes thaïlandaises ou iraniennes qui nous attendent…

image

Tiens, en passant, c’est curieux ce sentiment, en passant ce petit poste frontière de l’Alberta, comme nous avons soudainement l’impression de nous retrouver « chez nous ». Ça ne fait qu’un mois à peine que nous avons vendu notre maison et tout quitté pour partir sur la route, mais sur cette petite route à des milliers de kilomètres de là, nous avons l’impression de rentrer au pays. Le paysage est le même que de l’autre côté de cette ligne imaginaire qu’est la frontière américaine, la langue est toujours l’anglais, et les différences sont subtiles, mais l’esprit a vite fait de les repérer (par exemple les panneaux de limite de vitesse qui sont maintenant en kilomètre/heure) et cela fait chaud au cœur.

Fin de l’interlude sentimental, retour sur la route.

Longue la route. Et plutôt monotone. Les lignes droites sont tellement droites qu’on fait des jeux : à ton avis, à combien de kilomètres se trouve notre morceau de route qu’on voit devant nous au loin ? 3, 5, 7 peut-être ? Perdu, 17 kilomètres. Je ne me rappelle pas un endroit en Europe ou au Canada ou l’on peut voir son chemin devant soi sur une si longue distance…

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On s’arrête sur Vulcan, ou plutôt à Vulcan, une ville qui a par hasard le même nom qu’une planète de la série télévisée Star Trek. De fil en aiguille, la ville qui périclitait s’est tournée vers le tourisme « spatial » (spécialité : oreilles de Spok en plastique), et cela représente maintenant une grosse part de son économie. Ils y ont même construit le plus grand vaisseau spatial « Enterprise » au monde! 9m50 de longueur pour 5 tonnes, ça commence effectivement à causer. Clic-clac c’est dans la boîte avec nos autres « plus au monde ». Semblerait-il que cet endroit soit le point de rassemblement de tous les mordus de la série, je ne comprends pas, il y en a qui préfèrent cela à Star Wars ?

Notre Macc fait tout petit !

En tout cas, nous roulons, roulons.

Autre musée de l’air ? On s’arrête !

Bon ok, promis c'est le dernier musée de l'air ou on s'arrete

Nous faisons un passage éclair à Calgary, la ville qui bourgeonne et refleurit sous les pétrodollars. Nous apportons un peu notre pierre à l’édifice en faisant le plein d’essence d’un côté, et un changement d’huile de l’autre. Le sympathique petit garage où nous nous sommes arrêtés a un peu fait la grimace en apprenant que nous avions un Fiat (la marque n’existant pas au Canada et É.-U.), mais s’est vite déridé en apprenant que nous avions notre propre filtre à huile de rechange. Eh oui, il faut apporter vos propres pièces détachées de l’étranger quand vous voyagez avec un modèle « exotique », car le concessionnaire Fiat le plus proche sur notre route se trouve au Mexique, bref pas la porte à côté pour se procurer des pièces d’usure courante.

Après cette escale technique, le cap est donc mis à l’ouest, direction Banff. Premier choc : l’entrée du parc, qui était de 12$ par semaine à Yellowstone, est à Banff de 20$ … par jour! Ouch! Et pas moyen d’y couper, les postes de péage barrant la seule route d’accès. Ça commence bien… Deuxième choc, et positif celui-là, le paysage est magnifique : nos yeux maintenant habitués aux paysages volcaniques de Yellowstone se régalent de ceux de Banff et Jasper, qui eux ont été taillés par la force des glaciers.

On se croirait sur la route des chercheurs d'or...

La route sillonne tranquillement entre les montagnes escarpées, qui sont recouvertes à leur pied d’importants éboulis rocheux et des petits torrents. Et surtout, surtout, des lacs d’altitude d’un bleu étincelant, surréel. Cette étonnante couleur n’est en fait pas due à une eau particulièrement claire comme vous pourriez le croire, mais au contraire au fait que les torrents charrient de la poudre de roche, résultat de l’érosion des montagnes, et c’est cette poudre qui donne cette superbe couleur bleu ciel lorsqu’elle est frappée par le soleil.

Comme dans beaucoup de parcs naturels nous n’avons pas vraiment le choix pour dormir, il faut aller au camping car il est très dur de trouver un endroit pour bivouaquer gratuitement. Alors soit, camping ce sera! Il faut dire que bien que même si la quasi-totalité des sites sont pris, nous sommes loin de nous marcher sur les pieds, car il y a beaucoup d’espace entre les emplacements. Quelques manœuvres au milieu des arbres nous amènent à une jolie place bien isolée, mais attention, les ours rôdent. La bombe anti-ours restera donc encore à notre ceinture un moment.

Qu'est ce que c'est ? Un camping-car qui joue a cache-cache dans les bois !

Le lendemain, rando au Lac Louise. En gros, si vous avez déjà vu dans un magazine canadien une photo de paysage de montagne avec un lac super-bleu, avec les montagnes qui s’y reflètent comme dans un miroir plus un ou deux canoës rouges qui vous disent « mais que ce que tu fais idiot, lâche tout et vient vite me rejoindre! » : eh bien c’est là. OK, sur la photo, on ne vous montrera jamais les 18 bus de touristes japonais et les stationnements pleins à craquer, mais on ne vous a pas menti sur la marchandise, le paysage est vraiment superbe.

 Balancing rocks, tout un art...Creme solaire obligatoire !

Ca donne envie de se baigner, l'air est chaud mais l'eau glacée !

Du lac, vous pouvez aller faire une rando jusqu’aux lacs miroir et lac supérieur. Il y en a pour un bon 4 heures aller-retour, ça grimpe pas mal mais nous sommes fiers de notre petit Clément, qui du haut de ses 4 ans n’a pas ronchonné et a monté cela comme un chef. (Il faut dire que la distribution à intervalle régulier de petits bonbons a pas mal aidé, mais à la guerre comme à la guerre non?). En haut bien sûr, la vue est magnifique. Les lacs sont beaux, cerclés par les montagnes, il y a une petite « tea house » (maison de thé) historique qui servait déjà les premiers explorateurs…

Pause photo "sage"Pause photo "a la Clément" !Là haut, dans la montaaaagneuuhhhh ....Traversera-t-il, traversera-t-il pas ?

Pas mal d’écureuils aussi, et ceux-là ne sont pas farouches. L’occasion d’en prendre un en photo alors qu’il voulait surfer sur le web pour lire notre blog : Je pense que celle là va devenir notre mascotte ....Evidemment, Jules veut pecher meme avec les moyens du bord...Comment se faire bouffer un doigt, en une lecon .....

Alors c’est décidé, avec un environnement pareil, le lendemain pour moi ce sera rando photo solo très tôt (admirez la rime). Debout à 5 heures du mat, en haut la montagne à 6 pour le lever du soleil, dur, mais si beau. Et en plus cette petite sensation que la montagne n’appartient qu’à vous seul, égoïste, mais … tellement agréable. Redescente au pas de course, pile à l’heure pour le petit déjeuner, ni vu ni connu.

 Vue du Lac Supérieur, à pas-tot-moins-le-quart : un vrai miroir !J'appercois Macc depuis ici, mais tout le monde y dort encore !

Vue sur la vallée et la cascade

Et on repart! Bien sûr, je conseille que vous preniez la route panoramique, un peu plus longue, mais bien nommée « l’autoroute des glaciers ».

Chauffe Marcel !Petite pause pour se dégourdir les pattesSanté, à la votre !

Et vous ne serez pas déçus, c’est un peu comme si vous rouliez autour du Mont Blanc, suivant les chaînes de montagnes, admirant les glaciers qui viennent se jeter dans les lacs, ou se fondre dans les champs de roche…

Ca m'étonnerait qu'on aie une vue sur une eau aussi bleue avant longtempsEt hop, une photo pour que Mathéo puisse se vanter sur son Facebook !

Meme en plein été, la route est presque déserte...

Et si vous êtes prêts à faire une très petite marche, vous pouvez même aller directement au pied d’un glacier, après avoir traversé un champ de roche. C’est seulement plus tard que le guide vous explique que le champ de roche était encore recouvert par le glacier il y a quelques décennies, mais réchauffement climatique oblige, le glacier se réduit de plus en plus. C’est triste quelque part, mais en même temps très visuel pour les enfants et cela les aide à comprendre l’écologie…

 Le glacier qui perd du terrain face aux roches...

Nous passerons la nuit dans la ville de Jasper, mais cette fois-ci pas de camping, il faut faire des économies. Fidèles à nos bonnes vieilles habitudes (veilles d’un mois à peine, mais bon), nous repérons le parc municipal, et dormons à côté. Que rêver de mieux ? Toilettes, eau, table pour le déjeuner, l’internet WiFi d’un voisin peu soucieux, et même les jeux pour enfants en prime! Parfait pour défouler les trop-pleins d’énergie… Japser vue du telephérique

Au petit matin, nous voyons une autre famille de 5 s’installer pour le petit-déjeuner à une table proche. Comme les parcs municipaux sont rarement utilisés par les citadins pour prendre leurs cafés, nous comprenons qu’il s’agit de voyageurs, et tiens, des Français! Nous faisons rapidement connaissance : en vacances dans la région avec tente et barda, ils ont fui le camping de guerre lasse avec les moustiques omniprésents et sont venus déjeuner en ville. Les enfants sont ravis d’avoir des amis francophones avec qui jouer, amitié vite scellée autour d’une distribution de bonbons Haribo pendant que les adultes papotent, radotent, jasent…

 Salut les amis !

Enfin, après quelques heures, il faut bien reprendre la route après les adieux déchirants des enfants. Bye les amis !

Et nous voilà repartis sur les routes de Colombie-Britannique, fini l’Alberta!

La route est tranquille, même si nous commençons à nous soucier d’un petit bruit mécanique, un ronronnement au niveau de la roue qui avait commencé à Montréal, très légèrement, mais il nous semble que nous l’entendons de plus en plus fort. Difficile à dire, alors prochaine étape, la petite ville de 100 Miles House, ou le guide nous indique les plus grands skis de fond au monde. Mais nous regardons la carte, les panneaux, aucune trace de ski géants… Je me stationne devant le centre Infotouriste même s’il est fermé, pour regarder tous leurs plans de la ville, attractions, points d’intérêts, mais les skis ne sont indiqués nulle part : après 10 minutes, j’abandonne… C’est en remontant dans le camping-car que je remarque que nous étions garés juste devant, bloquant la vue! Bien joué David… Aller hop, clic-clac, un de plus.

Mais c'est qui le c... qui s'est garé devant !Ils étaient visibles pourtant !

Pas moyen de dormir au parc municipal, car le stationnement ferme pour la nuit, pas grave, pour ce soir ce sera un autre de mes terrains de prédilections : nous dormirons à côté de la piste de l’aérodrome local. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que j’aille leur demander s’ils n’ont pas de Cessna à louer…

Ca me démange ...

Macc: décollage immédiat !

Le lendemain, la route commence à sentir bon la Colombie-Britannique que nous devons franchir avant d’aller en Alaska : montagnes blanches et forets vertes, cours d’eau sinueux… Avouez que ca sent l'air frais de la Colombie-Britannique !

Un petit lac ? Allez hop, baignade! Ah oui elle est fraîche, même en juillet, mais c’est là qu’on voit les courageux.

GlaglaAvec le tshirt de papa pour se réchauffer...

Et nous adorons de plus en plus cette province, car ils ont même des petits campings gratuits le long de la route panoramique, perdus au milieu de foret. Ce ne sera pas un problème pour récupérer un peu de bois mort, faire le feu et y griller des patates/saucisses, mais aussi et surtout des guimauves accompagnées de biscuits et chocolat, miam. Oui bon, c’était beaucoup de bois mort, on aurait pu y faire un méchoui pour 20 personnes, mais on va dire que nous avions beaucoup de guimauve…

Guimauves-chocolat sur le feu, miiaaaaammm !

Ce soir est aussi l’occasion de planter la petite tente que nous avons récemment achetée pour un royal 25$. Allez go les enfants, allez camper avec les ours, ce soir papa et maman dorment seuls dans le camping-car! Mon ami Trent me l’avait bien dit qu’on en voudrait finalement une de tente : il avait raison…

 Tente, aussi appelée "garde-manger pour les ours".Si tu veux boire mon petit, il faut pomper !

Nous sommes maintenant sur la route de l’Alaska, enchaînons les cols de montagnes, la route s’étire… C’est à ce moment que nous devons reconsidérer notre itinéraire : aller jusqu’à la première ville alaskienne, cela représente un « détour » de plusieurs jours et de 3000 kilomètres (!), et encore, si l’on fait le retour jusqu’à Vancouver par le transbordeur, qui lui-même coûte près de deux mille dollars… Comme nous ne sommes pas très en avance sur notre planification, et que l’Amérique du Nord est un des continents qui nous coûte le plus cher (comparé par exemple au Mexique où beaucoup de choses coûtent bien moins), la décision s’impose toute seule, même si elle nous arrache le cœur : nous allons sauter l’Alaska et aller directement à Vancouver… Peut-être y irons-nous dans quelques années ou à notre retraite, qui sait, mais à l’instant présent il nous paraît plus sage d’économiser temps et argent pour la suite de notre voyage. La décision nous pèse, car nous attendions beaucoup de l’Alaska, et d’ailleurs nous remettrons notre choix en question plusieurs fois dans les semaines qui viendront, mais nous mettons donc le cap vers le sud-ouest, direction Vancouver. Ce changement de plan nous a fait faire un petit détour de quelques centaines de kilomètres, mais nous passons par de belles montagnes, la route nous mène même jusqu’à 2100 mètres d’altitude.

Plus bleu que ca, c'est , ...heeuu, je sais pas, mais pas bleu.Je le savais qu'on aurait du emporter un kayak sur le toit !

Cependant, comme disait mon ami Isaac Newton avec beaucoup de gravité, tout ce qui monte doit redescendre, ors la descente est longue, longue, et même en utilisant le frein moteur au maximum, après 45 minutes Orlane (qui a le nez fin) commence à sentir une odeur de brûlé… Mmm, pas un bon signe quand vous avez un précipice à droite comme à gauche, donc prudence, on s’arrête sur un petit stationnement sur le côté, et effectivement, les jantes irradient de la chaleur comme un radiateur. Mais à toute chose, malheur est bon, il est midi, ce sera donc l’occasion de faire la pause repas pendant que les freins refroidissent. Après tout, c’est l’avantage de voyager en camping-car n’est-ce pas, la cuisine et le frigo ne sont jamais bien loin!

Une heure plus tard, sur le point de repartir, nous voyons arriver sur notre stationnement un petit camping-car Winnebago, qui nous attire immédiatement l’attention, car immatriculé au Québec. Mais apparemment il ne fait que passer, il fait demi-tour et est déjà sur le point de se réengager sur la route lorsque nous apercevons de la fumée grise sortir des roues. Gros signes de bras, je hèle le conducteur, qui finalement stoppe et se rend compte du problème. Les disques de freins du Winnebago, sous-dimensionnés par rapport au poids à freiner, sont rouges et fumants, il va leur falloir une bonne pause avant de repartir. Mais là encore, ce sera pour nous l’occasion de faire connaissance Rémi et Nicole, ces deux sympathiques Québécois qui fêtent leur retraite en partant explorer le Canada et l’Alaska pendant 5 mois. Eux aussi se rendent comme nous à Whistler, nous nous quittons donc en nous promettant de nous revoir là-bas.

Et c’est ainsi que nous arrivons enfin à Whistler, la dernière grosse étape avant Vancouver. Whistler, c’est la grosse station de ski, station olympique, probablement la plus huppée du Canada et renommée dans toute l’Amérique du Nord. Et effectivement, sans être les Alpes, c’est grand. Et c’est beau. En plein été nous n’avons pas pu juger des pistes de ski (de toute façon l’habit le plus chaud que nous ayons dans nos garde-robes est un jean), mais niveau rando, c’est agréable. Le site est entouré de 2 montagnes, vous pouvez partir sur l’une avec un télésiège, vous balader en haut, et redescendre par l’autre montagne en télécabine si cela vous tente.

Le telesiege, toute une expérience pour ClémentLes bronzés font du ski ?

Et entre les 2 montagnes, de pic à pic, le plus long et le plus haut téléphérique au monde! 4.4 kilomètres de long le téléphérique, dont plus de 3km sans pylône. Tadaaa, clic-clac! 436 mètres de haut, et vous pouvez même choisir une cabine avec une dalle vitrée au sol, histoire d’être bien certain d’avoir le vertige. On a adoré, au point de refaire le trajet 3 fois…

 

Là, c'est haut, vraiment haut !Jules surnommé le grimpe-partoutHyaaaaaaaa !Balancing rocks, tout un art, quand le gars d'en dessous risque d'en prendre une sur la tete...

Le paradis canadien du vélo tout terrain. Frangine, beau-frère, ou etes vous ???

 

La randonnée en haut de la montagne est l’occasion d’admirer le paysage, de voir la ville de haut, de prendre un bon coup de soleil, de faire une partie de Wii (sisi, ils ont installé des consoles en libre-service en haut de la montagne), et bien sûr de faire quelques batailles de boules de neige dans les névés. Evidemment, dès qu'il y a un tas de neige, elle est la première a déclencher les hostilités !Non vous ne révez pas, le cabanon est bien en équilibre sur la roche...Si c'est pas la belle vie ca ...

Clement.... tine !

Et bien sur, plein d’opportunités pour ceux qui aiment la photographie…

C'est que ca en prend du barda photo !Clic-clac!Reveur au sommet ....

Par contre, après la journée complète au plein air, inutile de dire que tout l’équipage d’Expedition5 est sur les rotules… Ca roupille fort dans la cabine de descente....

En soirée nous retrouvons Remi et Nicole sur le stationnement qui nous sert de bivouac pour la nuit (même si c’est interdit, mais chuuuut) pour échanger nos impressions sur le site et nos prochaines étapes.

La ville a un coté Mont-Tremblant x 2, mais reste agérable...

Nous repartons après 2 nuits passées à Whistler, pour faire un petit arrêt le long de la route à Squamish, à l’embouchure du Pacifique. Il semblerait que ce soit le petit paradis local pour les kitesurfeurs (ceux qui font du surf attaché à un cerf-volant), car il y a beaucoup de vent et juste ce qu’il faut de vague pour faire de belles figures en l’air.

 Les surfeurs slaloment entre les bateaux tankers....

Nous n’y restons que le temps d’un rapide repas, mais toutes ces couleurs donnent un joyeux air de fête, au milieu d’une ambiance à mi-chemin entre les babas cool et le club de parachutisme – oui, désolé, c’est la meilleure comparaison qui m’est venue à l’esprit …

 

Vancouver est toute une étape pour nous. En premier, c’est déjà un achèvement, car nous avons tout de même traversé un continent entier par la route d’est en ouest : c’est déjà peu courant, vous en conviendrez. Ensuite, Vancouver sera notre dernière ville canadienne avant le passage aux États-Unis, et représente donc notre départ du Canada, notre pays d’adoption. La ville est aussi une escale technique, car nous voulons faire quelques emplettes avant de passer la frontière, et aussi faire contrôler notre mécanique, car le bruit dans la roue avant gauche est maintenant de plus en plus fort : nous avons bien essayé de l’ignorer le plus longtemps possible, il faut bien regarder le problème en face, Macc a besoin d’un docteur, euhh d’un garagiste.

Et finalement, Vancouver, c’est aussi la superbe ville qui touche l'océan Pacifique d’un côté et les montagnes de l’autre, la ville où il fait bon vivre, où le climat est clément, où les hydravions passent à ras des têtes pour rejoindre les îles toutes proches, où tout le monde fait du jogging de 10 à 70 ans. C’est bien simple, juste d’y respirer l’air vous donne l’impression d’être en forme et en santé…

La ville est agréable, nous dormons près d’un petit terrain de sport municipal, et prenons notre repas du lendemain dans le grand parc de la ville, le parc Stanley. Vue garantie à la fois sur le centre-ville, le port, l’océan et les montagnes… Le stationnement du parc est bien rempli, nous sommes venus un samedi sans vraiment nous en rendre compte, car la notion de jour de la semaine a commencé a bien s’estomper pour nous, mais il y a quand même de la place pour tous… Même les jeunes mariés viennent se faire photographier dans le parc, sur fond d’hydravions qui décollent du port et passent à quelques dizaines de mètres de Macc…

Plage bondée, très peu pour nous...Nous admirons avec respect les bateaux qui manoeuvrent dans le port, nous qui avons parfois du mal à manoeuvrer Macc !Macc profite aussi du paysage et des hydravions qui nous rasent...

Si Vancouver est une ville plaisante, je sais par expérience que l’île de Vancouver, à quelques kilomètres de là, l’est encore plus : nous embarquons donc Macc sur le transbordeur pour nous retrouver dans la ville de Victoria quelques heures plus tard…

Embarquement, ligne 1

Nous n’avons jamais bien compris pourquoi l’île où se trouve Victoria se nomme « île de Vancouver » plutôt que « île de Victoria », mais cela ne nous empêche pas de profiter du charme la petite ville.

Les parapentistes décollent direct de la plage en ville grace au vent du large, le pied !Voici des oiseaux qui semblent n'attendre que moi ...

Clement super-starSouvenir ! Une 750 DR, la seule que je n'aie jamais vue en Amérique.

Cependant, après nos quelques semaines sur la route, nous commençons à mieux nous connaître, et nous savons que nous sommes plus « campagne » que « ville » : il ne nous faut pas longtemps avant de nous tourner vers la ville de Nanaimo et l’intérieur de l’île, beaucoup plus sauvage.

Ami voyageur, si vous passez par Nanaimo, n’hésitez pas à passer par la piscine municipale : pour aussi peu qu’un gros total de $13 nous avons profité de piscines à vague, bassin pour enfants, glissades d’eau, tunnel à courant, bref un ensemble digne d’un parc d’attractions aquatique. Les enfants passent la journée complète dans l’eau, et en prime c’est l’occasion d’une bonne douche chaude gratuite. Que demander de plus ? Bien fatigués, nous bivouaquons pour la nuit dans le stationnement de la piscine…

Le lendemain, arrêt dans au garage Canadian Tire de Nanaimo pour faire contrôler ce bruit dans la roue avant, et là le verdict tombe : c’est le roulement avant gauche qui est foutu.

 Alors c'est grave Docteur ?

La poisse : nous savons parfaitement qu’il nous sera impossible d’en trouver un en Amérique du Nord, car la marque Fiat n’y existe pas. Pas plus d’ailleurs que les marques Peugeot ou Citroën, qui commercialisent le même véhicule sous leur propre marque. Mais la magie d’internet opère rapidement : à peine la mauvaise nouvelle partagée sur Facebook, le beau-frère qui travaille chez Peugeot se propose pour nous trouver la référence de la pièce, la commander et nous l’expédier par Fedex, nous pourrons le rembourser par Paypal plus tard… Fantastique! Nous lui suggérons d’envoyer le roulement directement à Seattle, aux É.-U., afin de nous laisser le temps de nous rendre là-bas durant le temps que prendra le colis pour voyager. Nous lui devons une fière chandelle, à nous de ménager notre monture d’ici là…

D’un autre côté, cela nous laisse un peu plus de temps pour visiter l’île, nous poursuivons donc notre chemin pour aller explorer le littoral ouest, le plus exposé à l’océan. Les plages sont magnifiques, mais toujours un peu frettes pour se baigner. Il y a des tonnes de bois flotté, mais peu de traces des débris du tsunami japonais de 2011 qui arrivent pourtant en ce moment sur les cotes canadiennes.

Le bois flotté fait des cabanes innopinées

Nous faisons de belles mais courtes rencontres, car Macc avec son allure non-américaine ne passe pas inaperçu. C’est ainsi par exemple que Mohammed vient à notre rencontre. Algérien, il a étudié en France avant d’émigrer au Canada, et c’est maintenant l’ingénieur en chef de la petite municipalité ou nous passons. Très gentil, il nous invite même à venir faire du bateau avec sa famille et manger un barbecue, mais pour une fois nous déclinons l’offre, car on nous a indiqué que nichée au cœur de la montagne se trouve une « rain forest », soit un peu la foret des pluies amazoniennes, et ce n’est pas rien : à cet endroit tombe en moyenne près de 4 mètres d’eau par an (par comparaison, à Montréal c’est 0.97 mètre, et à Besançon notre ville natale en France c’est 1.10 mètre), et effectivement, une fois sur place la foret ressemble plus à une jungle qu’autre chose. À part le petit sentier de randonnée, il vous serait impossible de vous frayer un chemin à travers les lianes, la verdure et les broussailles. Vraiment surprenant pour une île de Colombie-Britannique!

50% jungle100% jungle

Après ces quelques jours passés à bivouaquer sur l’île, nous revenons sur le continent par le transbordeur de Vancouver, faisons nos dernières courses, et nous dirigeons vers la douane américaine.

C'est le départ vers les US, mais non, pas en bateau de croisière, sur la route !

Mais vous n’en apprendrez pas plus aujourd’hui, car la suite sera dans le prochain article, et pour une fois surprise ! c’est Orlane qui le rédige. Elle y travaille déjà.

Parlant d’article, toutes nos excuses pour le retard dans la publication, nous savons que vous êtes nombreux à nous suivre avec assiduité. Mais entre le voyage, l’école à la maison, les repas, l’apprentissage de l’espagnol, la mécanique et le ménage, nous avons pris un peu de retard que nous entendons bien rattraper rapidement. Encore merci pour vos mots d’encouragements!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A bientôt, et bon vent.

11 réflexions sur « Le parc de Jasper et autres ouesteries »

  1. David, je rêve, tu te plains que le MÉNAGE dans le Macc prend  du temps?????? Quand tu reviendras par ici, je te montrerai ce que c'est, du ménage!!! Vos photos sont superbes, ça fait très envie! Un bisou à vous tous!

    1. Bon, j’avoue, j’avoue, ce n’est peut être pas le ménage qui nous prend le plus de temps dans nos 14m2… Mais véridique, nous n’avons pas tant de temps libre que ça !

  2. Merci encore pour vos superbes photos et toutes vos émotions que vous nous transmettées. J'adore! Nous attendons , cette fois , les prochaines !  Bisous de Besançon et de toute la famille

  3. salut l'expédition 5
    c'est toujours un régal de vous lire c'est un peu comme si nous aussi on voyageait
    à plus pour de nouvelles aventures
    tchuss
    ingrid

  4. Bonjour la famille Expédition5,
    C'est toujours un plaisir de vous lire et de vous suivre dans vos aventures!!!
    On voyage avec vous à peu de frais!!!
    Merci de nous faire découvrir notre beau Canada!!! Les rocheuses sont aussi à nous les Québécois!!!
    Bonne continuation,
     
    La famille Gauthier-Brassard

  5. Glad to hear from you.
    Isabelle asked me last week if I'd had an update. I was forced to say, "No. Probably got eaten by bears or lost in the the world's biggest…."
    As always, brings back memories of my own family cross-country motor-home trip when I was young. Trent's idea of a tent is excellent. My parents used to give us rolls of quarters to spend in the inevitable arcades that seemed so much a part of camping in the 80's.
    "And don't come back until all the quarters are gone…"
    Love the photos, bonne route.
     

  6. Enfin de vos nouvelles ! Nous commençions à désespérer. Vos photos sont à faire rêver. Nous voyageons avec vous en attendant que ce soit notre tour. Bonne route et soyez prudent. Nous avons hâte au prochain rendez-vous.
    Denise & Jimmy

  7. Merci pour les beaux résumés de votre merveilleux voyage…Cela me permet de voyager avec vous et peut-etre de vivre un reve en meme temps que vous…
     

  8. Bonjour les cinq baroudeurs, 
    Vu que vous semblez avoir perdu la notion du temps!… je me permets de vous rappeler que nous venons de changer d'année quelque soit notre position sur cette planète! Meilleurs voeux de santé et de découvertes extraordinaires pour 2013, et que le palmarès des "plus ceci ou plus cela au monde" soit des plus époustouflant! En attendant, la dernière tempête de neige a été "la plus importante" au Québec (soyons modestes) depuis longtemps. Chacun ses records!
    À bientôt de vos bonnes nouvelles. Grosses bises "spécial nouvel an"!
    Françoise Vos

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