Les coccinelles à Mexico–partie 2

Suite de notre excursion au Mexique. Après avoir laissé Marco et Sabrina, nous arrivons tranquillement à Teotihuacan et ses pyramides mayas…

En commançant, un petit aparté : je ne pense pas que nous vous l’ayons déjà raconté, mais nous nous sommes fabriqué une sorte de petite tradition depuis que nous sommes en voyage : de temps en temps, le soir venu nous essayons de regarder avec les enfants un film ou une vidéo en rapport avec l’endroit que nous visitons. Par exemple, quand nous avons visité la prison d’Alcatraz à San Francisco, nous avons ensuite regardé The Rock (Sean Connery) et L’évadé d’Alcatraz (Clint Eastwood). Après être passés à Rosswell Nouveau-Mexique, ville connue pour ses extraterrestres, nous avons regardé Men In Black 1,2 et 3. Et c’est donc tout naturellement que lorsque nous sommes entrés au Mexique, terre des Mayas et Aztèques, nous avons fait connaître aux enfants ébahis un des chefs d’œuvre des dessins animés de notre enfance, j’ai nommé : les merveilleuses cités d’or ! Estéban, Zia et Thao n’ont qu’à bien se tenir, car nous débarquons à Teotihuacan qui comporte tout un complexe de pyramides, restes une ancienne ville maya qui a été désertée par ses 9000 habitants il y a plus de 500 ans sans qu’on sache très bien pourquoi. Mais les enfants ont été très surpris de retrouver les pyramides du soleil et de la lune, exactement telles que mentionnées dans leur dessin animé !

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La pyramide du soleil, la 2e plus haute en Amérique, est impressionnante, d’autant plus que vous pouvez monter à son sommet si les marches millénaires toutes biscornues ne vous font pas peur.

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Pour notre premier site mexicain vraiment « touriste », nous ne sommes pas déçus, même si les vendeurs ambulants qui reviennent sans cesse à la charge sont un peu fatiguant- non merci, nous n’avons pas besoin de flûte, vase, masque de jade, pyramide miniature made in china, ni de hamac. Le site est gigantesque, et vous vous baladez au hasard sous le soleil écrasant en pensant au petit gars qui a posé, il a plus de 2000 ans,  la dalle de pierre sur laquelle nous marchons. C’est assez incroyable de penser à cette civilisation qui avait avant son temps développé une si grande ville, complète avec ses réseaux d’eau et d’égouts, avant de disparaître en laissant si peu de traces derrière elle.

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Teotihuacan, ce n’est pas seulement les ruines, mais aussi une charmante petite ville que nous découvrons à l’occasion d’une date spéciale, celle de la fête d’Halloween, le 31 octobre. Ici aussi les enfants se déguisent en jolis petits monstres pour récolter des bonbons, et le marché se remplit de plats et friandises typiques, entre autres le Pan de la Muerta (Pain des morts) ou les crânes humains en chocolat.

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Curieux, nous achetons un peu de chacun, que nous partagerons avec notre invité de la soirée : Boris, un français qui vient d’arriver au camping en moto. Il a quitté son travail à San Francisco pour aller rejoindre l’Argentine en solitaire. Je vous le dit, on se sent parfois un peu à l’étroit à 5 dans notre Macc de 7 mètres de long, et nous n’emportons que peu d’équipement par manque de place, mais ce n’est rien par rapport à la frugalité d’un voyage en moto : j’ai l’impression de que Boris était bien content de se retrouver assis sur notre banquette au lieu de par terre dans sa tente, même si quelque part le motard en moi l’envie un peu. Juste un très petit peu.

Nous repartons après quelques jours, direction la cote des caraïbes vers un petit camping que nous n’atteindrons jamais. En effet, dès la sortie de l’autoroute, nous tombons sur une route gruyère : il y a plus de trous que de bitume, il nous faut zigzaguer au ralenti dans tous les sens pour ne pas perdre un amortisseur ou 2, et nous ne faisons que 15 kilomètres de rase campagne en 45 minutes alors que l’après-midi est déjà pas mal avancé. Comme il nous faut être arrivé avant la nuit nous commençons un peu à perdre patience, quand cerise sur le gâteau nous arrivons à un pont à demi effondré.

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Pas mal d’activité, des gens descendent du bus d’un côté pour traverser à pied et repartir de l’autre coté en taxi, et 2-3 types à l’allure un peu louche règlent la circulation, car il y a bien quelques petites voitures qui traversent le pont malgré tout. Les types nous accostent, nous sommes trop lourds disent-ils, pas moyen de passer. Mais oh surprise, après 5-10 minutes, le temps de prendre quelques photos, ils reviennent nous voir en disant que nous pouvons passer sans danger en échange d’un petit pourboire. Tiens donc, nous ne sommes plus si lourds finalement ? Alors prise de décision : d’un côté, nous pourrions passer, et être rendu au camping juste avant la nuit, de l’autre côté nous avons de bonnes chances de finir précipités dans la rivière 10 mètres plus bas et d’y perdre le véhicule, tous nos biens, et la vie. Mmmm, laissez-moi y penser un peu… Demi-tour !

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Aucune chance d’atteindre le camping, nous retraversons la route en gruyère, et finissons par nous trouver une petite station-service Pemex, où j’arrive (grâce aux explications de Marco) à bredouiller en espagnol que nous souhaitons passer la nuit à côté des semi-remorques garés derrière. Aucun problème d’après la fille au comptoir, même si le gardien du stationnement, équipé d’un gilet pare-balles et armé d’un fusil à pompe, nous conseille de bien fermer toutes les portes et fenêtres pour la nuit. Génial l’ambiance. Bon, au final nous n’aurons aucun problème niveau sécurité, mais nous ne dormirons que d’un œil jusqu’à 5 heures du matin, heure à partir de laquelle nous dormons plus du tout, car les semi-remorques font chauffer leur moteur puis démarrent en nous frôlant dans un grand tintamarre.
Conclusion : la nuit dans la station-service, ça dépanne et c’est gratuit, mais on va essayer d’éviter.

De toute façon, nous arrivons à un joli petit camping pile-poil pour une date importante du calendrier, j’ai nommé le 4 novembre, mon anniversaire ! Ce sera donc farniente toute la journée, pas d’école pour les enfants grâce à la nouvelle règle : “pas d’école le jour d’anniversaire d’un membre de la famille” (bien que nous le fassions d’habitude 7 jours sur 7), et pas de cuisine non plus grâce au resto du camping. La plage donne sur le golfe du Mexique, très beau, on aperçoit même les dauphins passer un peu plus loin, bref, un petit bout de paradis.

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C’est ainsi que nous nous dirigeons tranquillement vers Cancún, nous arrêtant au passage voire de “petites” pyramides …

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Comme les enfants en ont un peu marre des sites mayas (“Encoooooore une  pyramide !!???”), on alterne un peu en faisant un petit cenote ou choisissant un camping avec piscine… La routine quoi…

 

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À chaque fois la même chose : on voit bien que les campings ont été très beaux et ont connus leur heure de gloire au temps des camping-caristes Américains, mais ils restent désormais désespérément vides. Nous sommes seuls la plupart du temps, et on se demande comment les propriétaires peuvent rester ouverts. Dans certains cas, il est très clair qu’il n’y a plus d’argent pour faire la maintenance, et dans ces endroits les installations tombent en état de délabrement plus ou moins avancé.

Enfin Cancùn. Cancún, c’est la ville touristique par excellence du Mexique. Là où il n’y avait rien il y a 20 ans, poussent maintenant les hôtels 4, 5 et 6 étoiles, tous regroupés au sein d’un petit quartier protégé le long de la plage. Les touristes américains et canadiens (et européens dans une moindre mesure) débarquent par avions entiers, et restent une semaine ou deux à l’hôtel ou tout est inclus, nourritures, boissons et divertissements afin de s’assurer que les clients n’aient pas l’envie ou le besoin de sortir de l’enceinte de l’établissement. Pour les irréductibles qui souhaiteraient voir un petit bout du Mexique (ruines, cenote), il y a… les sorties organisées par l’hôtel, dans le bus de l’hôtel, et jamais plus que pour quelques heures dans la journée. Autant dire cette version du Mexique aseptisée est bien loin de ce que nous venons de voir au fond des campagnes reculées, mais il en faut pour tous les goûts, et d’ailleurs nous avons nous-mêmes vécu ce genre de voyage il y a quelques années (à Cuba).
Question camping, la question est vite résolue : il n’y en a qu’un seul, un peu au nord, en tout cas à plusieurs kilomètres de la zone des hôtels : ce sera parfait pour nous ! Direction le camping donc, que nous trouvons facilement : il est immense, mais un peu à l’abandon (comme bien des autres au Mexique), mais pour une fois nous ne sommes pas seul : il y a un gros camping-car de la taille d’un bus immatriculé en Allemagne, et un encore plus gros immatriculé au … Québec ! Il est visiblement en stockage ici, et de plus il est marqué de gros autocollants bleu-blanc-rouge et du mot ‘Francia’, ce qui laisse peu de doutes sur la nationalité des propriétaires.

Nous nous installons pour la soirée, et une fois les enfants couchés je surfe un peu sur les forums de voyageurs. Je lis un message d’un baroudeur, je suis le lien vers leur blog, regarde un peu les photos, mais mais mais que vois-je ?! Cette photo de camping-car immense, c’est celui que j’ai sous les yeux par ma fenêtre ! Pour une coïncidence… En lisant un peu plus j’apprends que ce monstre de véhicule (surnommé Francky) appartient à Jacky et Françoise Rose, deux retraités français actuellement en France, et qui voyagent comme nous en direction de l’Argentine, mais 6 mois par année. Comprenant qu’ils donc ont laissé leur Francky pour 6 mois à Cancún, je leur envoie donc dès le lendemain quelques photos pour leur montrer que leur petit (gros) bébé est toujours là et en bon état.
Ils me remercient par retour d’email, m’expliquent que nous ne nous verrons pas, car ils n’arrivent qu’un mois plus tard, le 15 décembre, et concluent en me disant de donner le bonjour à Pierre et Anna, le couple suisso-cubain qui vit dans le camping-car allemand : haha, ils ont été un peu surpris ces deux-là, quand ils sont passés nous dire bonjour un peu plus tard et que je leur ai répondu : « Vous ne seriez pas Pierre et Anna par hasard ? ».

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Une petite bière plus tard, nous apprenions que Pierre est Suisse-allemand et marin au long cours, qu’il a voyagé un peu partout, mais surtout dans les pays chauds pour des raisons de santé (un Suisse qui craint le froid, si si ça existe !). Au cours de ses voyages, il s’est marié à Anna, une charmante Cubaine, et ils vivent maintenant depuis plusieurs années au Mexique, même si leur objectif est de reprendre la mer sur un nouveau voilier. Mais la description ne serait pas complète si je ne disais pas qu’ils sont extrêmement gentils et amicaux – d’ailleurs, ça tombe bien, car nous ne le savons pas encore, mais nous allons passer un moment en leur compagnie…
Après deux jours tranquilles, soit à flemmarder au camping au milieu des iguanes, soit à faire des courses ou visiter la ville (merci à Pierre qui nous donne les bonnes adresses ET qui nous conduit là-bas avec sa voiture, wow), nous avons repéré un petit hôtel à proximité, donnant directement sur la plage d’un côté, et sur un parc aquatique avec toboggan de l’autre. L’idée nous titillait un peu de prendre un peu de bon temps à Cancún, et comme cet hôtel semble familial et isolé de la grosse zone hôtelière, nous nous laissons tenter pour 3 jours de tout inclus : j’ai beau critiquer les hôtels 2-3 paragraphes plus haut, ça fait du bien de ne pas avoir à faire la cuisine 3 fois par jour, la vaisselle, les courses…. Brefs, trois bons jours de repos, et les enfants s’amusent bien entre la piscine, la mer, les jeux et le parc aquatique. Je soupçonne néanmoins que la chose qui leur a le plus plu a été… le restaurant (!) avec pour eux la possibilité de manger n’importe quoi au buffet, à n’importe quelle heure…

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Après trois bons gros jours de farniente, quelques coups de soleil et sûrement plusieurs kilos en plus,  il est temps de retrouver notre Macc et de retourner au camping pour se préparer à la suite de notre voyage. Entre quelques apéros, notre ami Pierre nous conseille sur les items à acheter au Mexique et à stocker, car introuvables par la suite au Belize et en Amérique du Sud : une marque bien particulière de prise électrique antimoustiques (génial, les moustiques tombent littéralement en plein vol, des fois dans notre assiette, mais bon), de la crème antimoustique, de la crème antidémangeaison (ça ce voit qu’il y avait pas mal de moustiques au camping ?), du pepto-bismol, des antibiotiques, … 

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Je trouve même un transformateur 110V-220V de 1000 watts, donc assez puissant pour connecter notre camping-car: Ce fut indéniablement ma première erreur.
En effet, il vous faut savoir que notre Macc venant de France, il est câblé pour fonctionner en 220 volts, impossible donc de le brancher sur une des prises 110V que l’on trouve en Amérique du Nord. Cela n’a jamais été un problème, car nous sommes complètement autonomes avec nos panneaux solaires et nos batteries, et d’ailleurs nous n’allions que très rarement dans des campings au Canada et États-Unis, et pour très peu de temps. Mais maintenant qu’au Mexique par sécurité nous allons quasi tout le temps dans des campings, c’est un peu dommage de ne pas profiter des prises électriques disponibles, que ce soit pour brancher les ordinateurs plus longtemps, ou pour que le frigo fonctionne à l’électricité, ce qui économise nos réserves de propane. J’achète donc ledit transformateur, qui va doubler le 110 volts du camping pour nous donner le 220 volts nécessaire, fait tous les branchements nécessaires à l’intérieur du camping-car, et achète la rallonge électrique pour nous raccorder jusqu’à la prise. Je branche, et là, oh miracle,… rien ne se passe. Enfin plutôt si, le disjoncteur de Macc a sauté. Probablement un peu trop de demandes, je coupe quelques lumières et réenclenche… Idem. Un peu bête, je réessaye même une troisième fois, avant de me dire qu’il y a peut-être un problème… Bravo champion.
Point positif : le camping-car n’a pas pris feu. Point négatif : je vérifie tous mes branchements à nouveau, tout est correct, je ne vois pas d’où ça vient. En désespoir de cause, je vérifie le voltage à la prise électrique du camping : 220 volts ! Alors que toutes les autres prises sont en 110, il a fallu que je me branche sur la SEULE qui est connectée en 220, souvenir probable d’un Européen passant par là. Alors bien sur mon transfo tout neuf a doublé le voltage, et a donc envoyé du 440 volts dans le Macc !!! Résultat des courses, pas de dommage au circuit électrique grâce au disjoncteur, par contre le frigo a morflé, fusible et composants grillés, il fonctionne plus qu’à moitié. Vraiment pas de bol. Je passe donc les deux jours suivants à démonter le frigo et sa carte électronique pour y ressouder les nouveaux composants, grâce comme toujours à notre ami Pierre qui connaît les bons coins, et une fois encore, qui me conduit jusqu’au magasin électronique. Pour la petite histoire, maintenant je vérifie TOUJOURS le voltage à la prise avant de m’y connecter.

Frigo réparé, et notre stock de produits rares complété, nous sommes quasiment prêts à repartir. C’est alors qu’au cours d’une nos soirées de discussions avec Pierre, je mentionne que mon seul regret est de ne pas avoir d’air climatisé dans notre Macc. Je ne parle pas des gros climatiseurs des motorhomes américains qui fonctionnent la nuit branchés sur secteur ou génératrice, ça on peut encore s’en passer la nuit, nous il nous manque simplement de l’air climatisé moteur, celui qui fonctionne quand on roule, comme une voiture banale. Et quand vous faites des trajets de plusieurs centaines de kilomètres dans la chaleur des 30 °C et plus, dans le bruit des vitres ouvertes pour avoir un peu d’air, vous fatiguez deux fois plus vite, les enfants ne sont plus tenables, et les parents sont vite irritables… Bref, un mélange explosifs et vous passez des journées pas terribles. Mais que voulez-vous, notre Macc est sur un châssis et un moteur Fiat, qui existent bien avec air climatisé mais la version que nous avons achetée n’en avait pas, et nous n’avions pas vraiment le choix vu le faible nombre d’unités en vente sur le marché. Je m’étais renseigné en France, mais les garagistes ne ‘rajoutent’ plus les airs climatisés en seconde monte, c’est compliqué et il y a une très faible demande, car presque tous les véhicules neufs sont vendu avec l’air climatisé monté en usine. Je m’étais renseigné au Canada et aux États-Unis, et là c’est encore pire,  car TOUS les véhicules ont la clim usine depuis longtemps, et de plus les Fiat ils ne connaissent pas, donc n’osent pas y toucher pour les raisons de garantie, d’assurance, de menace de procès…
Mais quand j’expose tout ceci à Pierre, il me dit qu’il connaît un Mexicain spécialiste des climatisations auto qui pourrait faire le travail. Rendez-vous est pris, je montre notre Macc au spécialiste, qui après inspection me dit qu’il peut faire l’installation en deux jours de travail, pour 1000 dollars. Un peu cher, mais si ça nous permet de rouler au frais pendant 2 ans, ça vaut bien le coup. Le mécano semble s’y connaître et digne de confiance, je signe : ce fut ma deuxième erreur !
Au tout début, aucun problème. Le jour dit j’apporte le véhicule au mécanicien, pendant que nous retournons à l’hôtel : en effet, notre Macc doit rester immobilisé 2 jours, ce qui veut dire une nuit à l’hôtel. Pas de souci, et les enfants sont contents de retrouver la plage, le parc aquatique – et les crèmes glacées du buffet du restaurant, celà va sans dire.

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Du bon temps, mais les choses se compliquent un peu quand le mécano explique que le véhicule ne sera pas prêt à temps, c’est un peu plus dur que prévu. Je passerai les détails pour ne pas vous barber, mais au final il y aura fallu 9 jours au lieu des 2 prévus : à la fin, nous vivions dans le Macc au garage pendant que les gars travaillaient dessous, aussi bien pour leur mettre la pression que pour ne pas dépenser une fortune en chambre d’hôtel.

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Et quand je dis au garage, comprenez bien que c’en est la définition mexicaine, c’est-à-dire que nous étions garés sur le trottoir au bord d’un boulevard, dans le bruit et la chaleur. Je passe aussi le moment ou le tuyau de fréon a explosé, le moment où l’on a démarré le moteur pour la première fois et que tout a vibré à la limite de la casse, le moment ou le mécano nous dit que tout est fini, mais je constate que la clim ne fait pas de froid (mmm, y a pas un problème là ?),  le moment ou l’eau de condensation nous coule sur les pieds et le plancher (oubli d’un tuyau, bravo champion), et le moment ou les mécanos remontent le tableau de bord en oubliant 30 % des boulons. Mais à la fin, ça y est, on a une clim qui marche, et qui crache un agréable vent bien froid. Nous payons, un au revoir rapide au mécano et à ses 2 stagiaires (après tout, ils étaient presque de la famille après 9 journées passées ensemble), et on démarre direction le camping pour la nuit.
Nous ne sommes pas allés loin, au premier virage à gauche un craquement et un frottement nous stoppent dans notre élan. Conclusion du mécano : c’est la poulie du compresseur de clim qui touche le châssis dans les virages. Mmm, je ne suis pas spécialiste de la climatisation auto, mais ça ne me semble pas bon du tout du tout.

Et rebelote, retour à la case garage. Il faut dire que le mécano est honnête et veut vraiment que ça fonctionne bien pour nous, mais il y a toujours un problème. Et de toute évidence, il est peut-être bon en climatisation,  mais pas fort en mécanique automobile : je suppose que remplacer une pièce en panne ou refaire un plein de fréon ne lui pose pas de problèmes, mais l’installation d’un circuit complet sur un moteur (avec le compresseur, courroie et les 2 radiateurs) semble clairement au-dessus de ses compétences.
Allez, je vous fais grâce des détails et des histoires qui se répètent : le mécano qui répare la clim, nous repartons, des fois pour un jour, des fois pour plusieurs, mais jamais bien loin avant que la clim ne lâche à nouveau, et retour à la case garage. Je ne vous dirais pas non plus combien de fois nous avons dit au revoir à Pierre et Anna : « Allez cette fois c’est la bonne ». Le pauvre Pierre se sentant en plus coupable (à tort) de m’avoir mis en contact avec un mécanicien aussi inefficace. Entre 2 pannes, nous descendons tout de même un peu le long de la rivera maya, pour voir tantôt des ruines mayas, tantôt des plages paradisiaques, ou même aller nager avec les tortues marines. Ça nous donne l’occasion d’essayer un peu la clim et de repérer les problèmes. Allez, quelques photos made-in-paradis :

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Mais les semaines passent vite, et nous apprenons que la famille Guyot va finir par arriver dans la région de Cancún. La famille Guyot et nous, c’est une drôle d’histoire : ils voyagent comme nous avec 3 enfants inscrits au système scolaire du Cned, avec un camping-car français comme nous, sont arrivés à Halifax quand nous étions nous-mêmes dans cette région, et ils ont un trajet plus ou moins similaire au notre. Nous avions fait connaissance sur un forum de voyageurs, mais n’avions jamais réussi à nous rencontrer auparavant : toujours quelques jours nous séparaient, des itinéraires un petit peu différents, bref il y a avait toujours quelques centaines à quelques milliers de kilomètres entre nous. D’autant plus que nous avons tendance à aller plus vite qu’eux, car nous faisons un tour du monde alors qu’ils font un tour des Amériques.
Mais avec notre arrêt prolongé dans la région de Cancún, ils ont pu nous rattraper et nous avons ainsi fait la connaissance « en réel » d’Henri, de Maggie, et de leurs 3 loulous. Les enfants de chaque famille étaient bien contents d’avoir enfin des amis francophones avec qui s’amuser, et les parents de discuter autour d’une table, histoire d’échanger sur nos aventures, nos impressions, et nos problèmes avec le CNED. 😉

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Nos problèmes continus avec le climatiseur nous retardent au point que finalement arrive la date du 15 décembre, et voilà donc que Jacky et Françoise Rose débarquent de l’avion pour retrouver leur motor-home québécois. Nous qui pensions être déjà loin du Mexique au moment où ils arriveraient ! Finalement, nous commençons à nous retrouver assez nombreux au camping : nous 5, Pierre et Anna, Jacky et Françoise, plus les 5 de la famille Guyot, une bonne bande de joyeux francophones. Sans parler des autres qui sont passés pour une période plus courte, comme Philippe & Laurence, Fred & Emmy,  France, etc… . Pleins d’apéros !

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Bref, après un mois et demi à Cancún, nous commençons un peu à nous y sentir comme chez nous, et cela au moment où la climatisation semble avoir décidé d’arrêter de tomber en panne. Oui,bizarrement elle fonctionne correctement, et la poulie ne cogne plus sur le châssis, même si l’air n’est plus très froid : plutôt « frais » on va dire, mais nous sommes prêts à accepter cela pendant 2 ans si elle tient le coup. Il faut dire aussi que lassé de l’incompétence du mécano, je met un peu la main à la pate (je suis rendu spécialiste des clims maintenant) pendant qu’Orlane bichonne notre Macc.

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Rendus ou nous en sommes, et vu que nous sommes en si bonne compagnie, nous nous décidons de passer Noel à Cancún avec nos nouveaux amis. Mais avant le 25 décembre, il y a le 21 : 21 décembre 2012, la date de la fin du calendrier maya ! Et pour bien faire les choses, il se trouve que le camping est construit sur les ruines d’un ancien site maya : Comme toutes les ruines « officielles » sont propriétés du gouvernement et sont interdites aux manifestations indigènes, eh bien, tous les Mayas du coin ont choisi de tenir leur cérémonie mystique dans note camping. Et ça arrive de partout : du Mexique, de Californie, d’Amérique du Sud… En tout, c’est 300 personnes qui investissent « notre » camping pour danser, chanter, psalmodier, et fredonner pendant 2 jours non-stop. Le 21, ils célèbrent la fin de leur calendrier, et le 22 le début du nouveau.

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Les animateurs donnent beaucoup d’explications sur les danses traditionnelles mayas, mais vu notre niveau d’espagnol, nous comprenons à peine qu’il s’agit du dieu Quetzalcóatl (Serpent à plumes) et de ses amis. Greffé autour des indigènes purs souches se trouve aussi un bon paquet d’étrangers, dont pas mal d’Américains, reconnaissables à leur peau pâle. Bref, le tout donne un coté baba cool et zen, donc tout se passe dans une bonne ambiance, bonne humeur et musique traditionnelle – d’ailleurs, nous notons qu’il n’y a pas une seule goutte d’alcool sur le site.

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Les Mayas repartis, et le calme revenu, nous pouvons enfin passer notre réveillon de Noel entre voyageurs.

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Nous ne regrettons pas notre décision d’être restés un peu afin de fêter ça avec nos nouveaux amis, car nous avons un peu le blues. Au Canada nous nous étions habitués à fêter Noel à nous 5, sans famille, mais ici c’est différent. Avec les cocotiers et 35 degrés à l’ombre, nous ne sommes pas vraiment dans l’ambiance de Noel, sans une trace de neige bien sûr, mais aussi avec peu de décorations aux maisons mexicaines et peu de musiques de Noel, on va dire que le cœur n’y est pas question Père Noel, mais nous passons une bonne soirée avec nos nouveaux amis, et bien sur les enfants sont réjouis d’ouvrir leurs cadeaux : le Père Noël a bien fait les choses, il n’a apporté que des cadeaux qui font plaisir, mais prennent peu d’espace, sympa vu l’état de débordement de nos placards !

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Allez, Noel est passé, il est temps de faire nos adieux à nos amis, dont certains comme Pierre et Anna avec qui nous avons passés plus de 6 semaines, ou encore Françoise et Jacky (retenez bien ces deux la, vous n’avez pas finis d’en entendre parler dans nos articles futurs). C’est l’heure de mettre le cap au sud. Macc roule bien, la clim fait, bon, pas du froid, mais du frais, les enfants jouent avec leurs nouveaux jouets et les parents sont reposés et décontractés : nous faisons un dernier bivouac à peu de distance de la frontière, et nous préparons à pénétrer au Belize.

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Du Mexique, nous retiendrons beaucoup : notre premier « choc des cultures », notre première vraie rencontre de la pauvreté (même si certains endroits des USA étaient pauvres aussi, au moins ils avaient un support du gouvernement), et le sentiment d’insécurité face à l’inconnu. C’est d’ailleurs intéressant de voir comment nous avons évolué : les premiers jours nous avions peur de tout, et nous nous attendions à nous faire tirer dessus à chaque coin de rue – en tout cas, c’est ce qu’il s’y passe d’après les médias nord-américains. Maintenant, après plusieurs semaines, je ne vais pas dire que nous nous sentons en sécurité au sens où vous l’entendez, mais disons que nous nous sentons plus à l’aise, et nous faisons juste attention à ce que nous faisons et où nous allons : c’est devenu une routine, une habitude. Mais du Mexique, ce ne sera pas ces points négatifs que nous retiendrons le plus : ce seront plutôt les grands paysages, les villes coloniales toutes en couleurs, la nage avec les tortues marines, les baignades dans les cenotes d’eau douce, les grandes plages paradisiaques de la mer des caraïbes – mais surtout, les amis que nous nous sommes faits en chemin. En fait, si nous récapitulons un peu nos souvenirs, il y a tous les endroits magnifiques dont nous nous souvenons bien sûr, mais par-dessus ça tous les moments que nous avons passés avec d’autres voyageurs, et pour nous ça vaut bien les plus beaux paysages.

Allez, on se revoit au Belize !

3 réflexions sur « Les coccinelles à Mexico–partie 2 »

  1. ma-gni-fique !!!

    hey …c'est avec quoi que tyu fais les photos sous marine ?

    au plaisir de vous lire , gros bisous a vous tous !!

    1. Coucou ! Les photos, à l’époque j’avais un boîtier sous-marin pour le petit canon d’orlane, mais j’ai perdu l’appareil. Depuis j’utilise un lumix FT-4 tout étanche, pas besoin de boîtier.

  2. Que d'aventures!vous nous donnez le goût de partir,mais…Toujours agréable de vous lire,bisous,Nicole et Marcel(on a toujours pas vendu notre gros équipement!!!)

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